Illustration de couverture, source Archives municipales de la Ville de Montreuil, photographie Marie-Honorine Buisset
La Stéarinerie Dubois Fils
En 1925, René Dubois réorganise la structure juridique de l’entreprise afin de préparer la transmission de celle-ci à ses enfants.
Les actifs de l’entreprise Dubois sont transférés à une société anonyme dont les principaux actionnaires sont René Dubois et ses fils Alexandre et André.
René Dubois préside le conseil d’administration, Alexandre et André sont tous les deux Directeurs Généraux.
Ce sont ses enfants et petits-enfants ainsi que leurs conjoints qui vont diriger successivement la Stéarinerie Dubois jusqu’à nos jours.
A partir de 1925, la Stéarinerie Dubois se modernise profondément.
En 1926, on agrandit l’atelier de saponification, on vend les chevaux qui servaient aux livraisons pour les remplacer par un camion et l’entreprise absorbe un fabricant de cierges et bougies, la maison Chauvel à Versailles, qui va devenir une succursale.
Mais dès 1926, le contexte économique, mais aussi la concurrence de plus en plus forte de l’éclairage électrique commencent à créer des difficultés à l’entreprise.
Cette crise touche tous les stéariniers qui vont disparaitre progressivement dans les décennies qui suivent. Dès 1926, des projets de fusions entre stéarineries sont évoqués, mais aucun ne se réalisera. Cette crise est aggravée par le développement progressif d’unités de productions de stéarine de taille industrielle (par exemple l’usine de Gouda aux Pays bas), face auxquelles les stéarineries artisanales ne pourront pas lutter.
Le décès de René Dubois en 1927 survient en plein au cœur de cette crise, laissant ses fils tous juste âgés de 31 et 30 ans présider dorénavant aux destinés de l’entreprise.
Alexandre Dubois devient le président du Conseil d’Administration tandis que son frère André devient Directeur Général.
C’est André qui assure le pilotage opérationnel de la Stéarinerie, alors que son frère Alexandre se consacre à la direction des Forges et Aciéries de Bonpertuis dans l’Isère, non loin de Grenoble.
Après la crise de 1929, l’optimisme revient et des projets nouveaux sont lancés : rénovation des bâtiments de l’usine puis mise en service de nouveaux autoclaves. Le permis de construire déposé pour ces travaux permet de se faire une idée du plan et de l’aspect de l’usine à cette période.
L’entreprise entretien un lien fort avec ses employés, ce qui fait qu’elle ne sera pas occupée durant le front populaire, en 1936.
La Guerre 1939 -1945
La deuxième guerre mondiale impacte fortement la marche de l’entreprise, qui continuera néanmoins à fonctionner vaille que vaille pendant cette période, malgré les difficultés d’approvisionnement en matières premières et malgré la mobilisation de plusieurs de ses salariés.
Alexandre Dubois étant bloqué en zone libre, en Isère et les communications étant difficiles, c’est André Dubois qui prend la présidence du Conseil d’Administration.
A la fin de la guerre, les activités reprennent doucement, toujours affectées par les difficultés d’approvisionnement.