
En 1965, la Stéarinerie Dubois quitte Montreuil en région parisienne pour s’installer dans l’Indre.
La délocalisation n’a pas résolu à elle seule les problèmes structurels de l’entreprise.
Des décisions radicales sont prises. L’entreprise stoppe la fabrication de stéarine et abandonne la filière Maubec. Ce procédé utilisant de l’acétone est rapidement abandonné après son installation, à la suite d’un accident réduisant à néant cet investissement. Elle se recentre sur le reconditionnement de stéarine et de glycérine achetées à des fabricants industriels internationaux. Cette nouvelle stratégie s’accompagne d’une réduction importante des effectifs.
Le docteur Alain Gondrand, toujours sollicité, injecte à nouveau des capitaux dans l’entreprise. Au fil des augmentations de capital, il devient le premier actionnaire de la stéarinerie Dubois.
Les années suivantes, l’entreprise va survivre péniblement en faisant du négoce et du conditionnement de stéarine, de différents acides gras et de glycérine. Elle s’approvisionne alors auprès d’un grand groupe, la société Unilever. Les temps ont changé: les petits producteirs artisanaux d’acides gras n’ont plus leur place face aux grandes entreprises oléochimiques internationales.
Le docteur Alain Gondrand meurt soudainement en juin 1980. Son fils Henri Gondrand, alors âgé de 29 ans accepte de gérer sa succession. Ne pouvant laisser à l’abandon ce site industriel occupant alors 27 personnes, il prend la décision, sans y être particulièrement préparé, de relever le défi de la reprise et du redressement de l’entreprise dont il deviendra le P.D.G. le 10 mai 1982.
En mars 1981, Henri Gondrand rencontre Paul Dietram Droste, ingénieur chimiste spécialisé dans les corps gras, alors en recherche d’emploi. Ils décident de faire équipe.
Voyant le potentiel de développement de l’industrie cosmétique, la direction réoriente l’activité de la Stéarinerie Dubois vers la synthèse d’esters d’acides gras. Après avoir préalablement mis en sécurité le site, l’entreprise installe du matériel d’occasion et construit des réacteurs d’estérification, afin de pouvoir produire industriellement ces nouveaux produits, « les Esters ». Elle s’approvisionne auprès d’un nouveau fournisseur, la société Mira Lanza et renégocie sa dette auprès de la société Unilever.
Forte de ses premiers succès, l’entreprise investit, se modernise, et gagne, à force de ténacité et de travail, des marchés auprès des grands acteurs cosmétiques et pharmaceutiques de l’époque.