Les années d’après-guerre sont compliquées pour la STÉARINERIE DUBOIS. Au-delà des difficultés inhérentes à cette période de reconstruction de l’économie, l’entreprise est confrontée à des problèmes de fond : l’électrification marginalise la bougie comme moyen d’éclairage, la guerre a accéléré la transformation de la société française et de ses pratiques religieuses, ainsi on vend de moins en moins de cierges. Enfin la concurrence des grandes stéarineries industrielles internationales vient impacter brutalement les stéarineries « artisanales ».
André Dubois joue un rôle éminent depuis de nombreuses années dans le monde de la stéarinerie française. Il ne pouvait qu’être pleinement conscient de toutes ces difficultés. Il envisage donc des regroupements et fusions avec d’autres Stéarineries confrontées aux mêmes difficultés.
Malheureusement, André Dubois meurt en 1950, à l’âge de 53 ans, laissant à ses enfants (dont l’aîné a 24 ans) et à son frère Alexandre Dubois le soin de conduire l’entreprise dans les difficultés qui s’annoncent.
Après la mort d’André Dubois, C’est Jeanne Dubois, la veuve d’André Dubois qu’elle avait épousé en deuxièmes noces en 1917, qui devient la présidente du conseil d’Administration. Elle occupera ce poste jusqu’en 1959.
Pour retrouver du dynamisme, de multiples projets sont envisagés : couper la société en deux entités (Stéarinerie et Bougies), délocaliser la fabrication des bougies en province, fusionner avec d’autres entreprises (la stéarinerie Roussille à Pau est approchée, un partenariat avec la manufacture de bougies d’Argenteuil est initié).
Deux activités nouvelles sont créées en 1957 : une marque de bougies décoratives (LUMIJOIE) et des produits d’entretien (Cires et cirages APOLLON), accompagnées par le dépôt de plusieurs brevets.
Mais faute d’un développement suffisant, le secteur Apollon sera fermé en 1959.
La mort en 1964 d’Alexandre Dubois va obliger ses enfants et neveux à prendre en main par eux-même le destin de la STÉARINERIE DUBOIS.
Les aciéries de Bonpertuis, l’œuvre d’Alexandre Dubois (1896-1964)
A côté de la Présidence du conseil d’administration de la Stéarinerie Dubois qu’il exerça à plusieurs reprises, Alexandre Dubois dirigea de 1920 à 1964 une entreprise sidérurgique: les Aciéries de Bonpertuis. La gestion de cette entreprise par Alexandre Dubois symbolise l’engagement d’un de ces « patrons réformateurs » souhaitant bâtir un nouveau modèle d’entreprise fondé sur la gestion participative. Au lendemain de la guerre, Alexandre Dubois milite activement avec une minorité du patronat français pour la recherche d’une troisième voie entre libéralisme et socialisme. Il devient alors rapidement un personnage central du patronat chrétien contemporain.
Les aciéries de Bonpertuis représentent l’œuvre majeure de la vie d’Alexandre Dubois. Il transforme radicalement cette entreprise en un projet collectif basé sur des principes de gestion participative et la notion de communauté de travail. Se démarquant des pratiques d’une grande partie du patronat, il apparaît comme un chef d’entreprise d’avant-garde, associant les salariés à la prise de décision et militant également pour une vie syndicale active.
De nombreuses études économiques et sociales sont consacrées à l’expérience avant-gardiste et visionnaire menée par Alexandre Dubois. Il fut un des inspirateurs de la mise en place de l’intéressement et de la participation par le Général de Gaulle dans les années 1960-70. Merci à Xavier Hollandts, professeur à Kedge Business School, pour son éclairage sur l’importance de l’oeuvre d’Alexandre Dubois.
Jeanne Dubois reprend la présidence du conseil d’administration quelques mois avant de céder sa place à Philippe Dubois, le fils d’Alexandre Dubois. Gérard Dubois reste DG.
Cette même année, les gendres d’Alexandre Dubois, M. Frier et Alain Gondrand, chirurgien en Isère, apportent de l’argent frais pour permettre la poursuite de l’activité.
La décision d’arrêter les travaux d’aménagement à Montreuil, de vendre les terrains et de déménager l’usine en province est prise aussi cette année-là. Une première localisation est envisagée en Isère, mais finalement c’est le site de SCOURY (une ancienne distillerie désaffectée) dans l’Indre qui sera retenu.
Après un peu plus de 100 ans à Montreuil la STÉARINERIE DUBOIS quitte son site historique pour une nouvelle localisation.